mardi 8 mai 2012

Faute de subventions, l'inventeur du trottoir électrique quitte Toulouse pour New York


ENERGIE 

Le trottoir électrique. Photo Patrice Nin

Le trottoir électrique. Photo Patrice NinLe trottoir électrique. Photo Patrice Nin
Wilfried Pinson. Correspondant à Toulouse. Objectif News
Le brevet du trottoir électrique détenu par la start-up toulousaine Viha Concept a été vendu à une entreprise américaine faute d'avoir trouvé un financement en Midi-Pyrénées. Laurent Villerouge, le président de Viha Concept estime que le système français est verrouillé. Du coup il a décidé de fermer son entreprise et de s'installer à New York.

Le président de Viha Concept, Laurent Villerouge, ne décolère pas. Faute de financement il a dû se résoudre à vendre son brevet de trottoir électrique, développé avec l'Ecole nationale supérieure d'électrotechnique, d'électronique, d'informatique, d'hydraulique et des télécommunications et des PME toulousaines sous-traitantes, à l'entreprise californienne Harvest Energy. Le trottoir électrique est composé de dalles au sol qui, lorsque les passants marchent dessus, transforment l'énergie mécanique des passants en énergie électrique alimentant des lampadaires à leds. Des tests ont été réalisés sur les allées Roosevelt à Toulouse au mois d'avril.

Personne n'a voulu de son idée en France
Pour développer son projet, Laurent Villerouge avait besoin d'1,3 millions. Il a été refusé partout. « J'ai présenté mon dossier au Conseil Régional, à la Caisse des Dépôts et à Oséo. J'ai compris qu'ici on soutient l'aéronautique et la chimie ou que c'est trop long à mettre en place », regrette-t-il. Laurent Villerouge avait également remis son dossier à Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Écologie, lorsqu'elle était venue le 21 février dernier pour le forum de l'innovation Futurapolis. « Mon dossier a été perdu et n'a jamais abouti », pointe le président de la start-up.  En colère, le chef d'entreprise a également fait parvenir aux différentes rédactions, une lettre de sa banque lui signifiant un découvert de 154 euros sur le compte de l'entreprise. « Cela montre à quel point les banques locales aident les PME et notamment Viha Concept », ironise Laurent Villerouge.
La mairie a « fait le maximum » mais échoué
L'entrepreneur estime que « c'est un problème de mentalité ». Un sentiment partagé par Alexandre Marciel, adjoint au maire en charge de l'éclairage public, qui soutient le projet. « Il y a un problème culturel à l'endroit d'une nouvelle source d'énergie qui recycle l'énergie de l'activité urbaine. Quand on parle d'énergies renouvelables, les financements sont fléchés vers la méthanisation, le solaire... », explique l'élu. Selon lui, la « municipalité a fait le maximum. Nous avons tenté à tous les niveaux. Je pense que ce départ est l'arbre qui cache la forêt. Il y a de nombreux chefs d'entreprise qui quittent la France pour des pays plus accueillants » analyse Alexandre Marciel.
Il ferme sa start up toulousaine et s'installe à New York
Face au système qu'il juge « verrouillé », le président de Viha Concept a choisi de partir aux États-Unis. Il s'est rapproché du MIT de Boston qui l'a mis en contact avec la Stony Brook University de New York et lui a fait rencontrer le chercheur Lei Zuo. « Pour signer un contrat de partenariat avec l'université de New York, il m'a fallu 4 heures », fait remarquer le chef d'entreprise. « Aux États-Unis, on regarde d'abord le projet et de quelle manière vous allez le développer. En France, on regarde de quelle somme vous disposez, quels diplômes vous avez et après on s'attarde sur le projet », peste Laurent Villerouge.
L'entrepreneur a décidé de fermer sa start-up et de remonter une entreprise à New York début 2013. Il travaillera avec Lei Zuo. Les brevets seront mis en commun. La vente du brevet de trottoir électrique, dans lequel est prévu un fixe et des royalties, lui permet de s'implanter et de développer un nouveau projet: il s'agit de récupérer l'énergie de l'essorage d'un lave linge pour faire chauffer l'eau chaude. Laurent Villerouge espère atteindre « 2 à 3 millions de chiffre d'affaires par an » à partir de 2015.
Source: http://www.latribune.fr/regions/midi-pyrenees/20120507trib000697360/faute-de-subventions-l-inventeur-du-trottoir-electrique-quitte-toulouse-pour-new-york.html

Commentaire:
manoury a écrit le 10/05/2012 à 08:47 :
  • A New York, il va trouver avec la plus grande facilité des fonds privés, pas des fonds publics. L'invention va être développée avec comme but de faire un maximum de rentabilité. Ensuite les trottoirs seront vendus un peu partout, y compris en France ou les municipalités ( donc les contribuables) les achèteront cher. Un financement ou une subvention française dans une société française aurait permis de conserver une partie du profit en France, sous forme d'impôt sur les sociétés ou de versement de dividendes aux investisseurs, dividendes dont une partie retourne dans les impôts et taxes en france. Cela aurait en plus permis de rapatrier de l'argent étranger en France, au titre des contrats passés avec les municipalités étrangères intéressées par le produit. En gros, les français vont payer cher ce qui aurait pu contribuer à rapporter de l'argent au pays et donc contribuer à baisser leurs impôts. Je connais très bien le sujet, je participe au développement commercial d'un produit unique au monde inventé en france il y a peu de temps, et je confirme que trouver de l'argent pour financer les jeunes sociétés porteuses d'avenir est quasi impossible. On vous prêtera de l'argent ou on financera vos efforts si vous avez un bon diplome , un compte en banque bien fourni, et bien sur un domicile a donner en garantie aux banques...En gros vous trouverez de l'argent si vous faites au moins déjà 1 million de chiffre d'affaires. Avant de faire ce chiffre d'affaire , c'est a dire pendant que vous faites de la mise au point des produits ou que vous négociez les premiers contrats, vous n'avez aucune chance d'intéresser qui que ce soit. C'est comme ça que meurent beaucoup de belles inventions très rentables en France. On les retrouve ensuite bizarrement aux US.

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